Quand on découvre un calcul (lithiase) urinaire, qu’il soit symptomatique ou pas, on peut être amené à le traiter de différentes manières. Il existe plusieurs techniques d’extraction ou de fragmentation de ce calcul. L’indication de cette technique dépendra surtout de la taille et de la localisation du calcul mais aussi de sa composition. Enfin, la nature même du patient ainsi que ses antécédents rentreront en comptent dans le choix de la technique utilisée.
Lithotritie Extra Corporelle (LEC)
Comme son nom l’indique, il s’agit d’une technique extra-corporelle qui n’implique pas de geste invasif. Il n’est pas nécessaire de réaliser une anesthésie générale. Le patient est perfusé afin de pouvoir lui injecter des antalgiques si nécessaire. Un contrôle de la coagulation et de la stérilité des urines sera prescrit par votre urologue avant une séance de LEC.
Le patient est allongé sur une table de traitement et la première étape consiste en un repérage du calcul par radiographie et/ou échographie. Une fois le calcul repéré, une sonde vient s’appliquer sur le flanc du patient et va délivrer les ondes de choc focalisées sur le calcul afin de le fragmenter. La séance dure en moyenne trois quarts d’heure et se déroule en ambulatoire. Après une surveillance de deux heures, le patient pourra regagner son domicile. Le but de cette technique est de fragmenter le calcul afin que le patient puisse éliminer les fragments par les voies naturelles.
Le patient sera revu quelques temps après cette séance avec une radiographie de contrôle pour préjuger de l’efficacité du traitement. Parfois, en fonction de la taille et de la composition du calcul, plusieurs séances peuvent être nécessaires. Des complications inhérentes à cette technique sont possibles
Colique néphrétique : un fragment de calcul reste bloqué dans l’uretère et empêche les urines de s’écouler du rein vers la vessie. Une prise en charge médicale suffit la plupart du temps pour soulager la douleur. Dans de rares cas, on peut être amené à retirer le calcul obstructif par voie endoscopique.
Infection urinaire : si une fièvre avec frissons apparait au décours d’une séance de LEC, le patient doit consulter en urgence son médecin, son urologue ou le service des urgences pour une prise en charge adaptée
Hématome du rein : très rare, il peut parfois nécessiter une transfusion voire exceptionnellement une intervention chirurgicale
Urétéroscopies
Il s’agit d’une technique qui permet de retirer et/ou de fragmenter un calcul en passant par les voies naturelles (endoscopie). Il n’y a donc pas d’incision cutanée et cette intervention se déroule sous anesthésie générale ou rachi-anesthésie. Pour accéder au calcul, on utilise un endoscope qui pourra être rigide ou souple suivant la localisation du calcul. Ainsi, la grande majorité des calculs seront accessibles à un traitement endoscopique.
Une fois le calcul repéré, nous disposons de plusieurs techniques de fragmentation et de vaporisation en fonction de la localisation et de la nature du calcul : Laser, Lithotripteur pneumatique. Les fragments pourront être retirés à l’aide de « pinces paniers » et il est possible qu’une sonde double J soit laissée en place en fin d’intervention. Il s’agit d’une sonde interne qui va du rein à la vessie et qui permet aux urines de bien s’écouler dans l’uretère même s’il existe une inflammation résiduelle ou un fragment de calcul obstructif. Elle sera retirée une dizaine de jours après l’intervention en consultation sous anesthésie locale.
En général, le patient sort le lendemain ou le surlendemain de l’intervention. Le déroulement, les suites opératoires et les éventuelles complications de cette intervention seront exposés au patient lors de la consultation pré-opératoire.
Néphrolithotomie percutanée (NLPC)
Il s’agit d’une technique chirurgicale que l’on réserve aux volumineux calculs situés dans le rein. Elle se déroule sous anesthésie générale. Elle consiste à introduire un endoscope directement dans le rein à travers la peau par une petite incision réalisée dans la fosse lombaire (1 cm de diamètre).
Avant cela, il est souvent nécessaire, dans le même temps opératoire, de mettre en place une sonde urétérale par voie endoscopique pour aider au repérage du rein et pour faciliter le drainage de ce dernier. Le calcul sera donc fragmenté directement dans le rein à l’aide du Laser, d’un lithotripteur pneumatique ou d’une sonde à ultrasons. Les fragments seront ensuite récupérés. En fin d’intervention, un drain sera disposé dans le rein par le même orifice qui a été nécessaire au passage de l’endoscope. Il faut compter une hospitalisation de quatre à cinq jours. Les différentes sondes seront retirées progressivement dès les premiers jours post-opératoires.
Le patient sera revu en consultation post opératoire avec une analyse d’urine et un examen d’imagerie de contrôle. Le déroulement, les suites opératoires et les éventuelles complications de cette intervention seront exposés au patient lors de la consultation pré-opératoire.